Mesmar Djeha (le clou de Gûha ) est une expression qui tire son origine d’une parabole orientale, une parmi les nombreuses qui narrent le quotidien et les anecdotes burlesques du légendaire personnage : Djeha.
Les traits de caractères paradoxaux et antinomiques jettent la confusion sur l’identité de Djeha, certaines thèses avancent le fait qu’il s’agirait de plusieurs et non d’une seule personnes, assimilées sous un seul patronyme, et représentant toute l’ambivalence de la nature humaine.
La thèse la plus répondue sur son identité, assimile Djeha à un savant turque du XIII e siècle. Ainsi, Les aventures de Nasr Eddin Hodja, personnage mythique de la culture musulmane, et dont la renommée va des Balkans au Maghreb se confondent avec celles de Djeha, laissant supposer qu’il s’agirait d’une seule et même personne.
La construction narrative des histoires de Djeha, à l’instar des contes populaires, suit un schéma linéaire en trois phases : phase initiale, l’intrigue et le dénouement.
Parmi les plus cocasse et connues de ses anecdotes très prisées en Algérie, nous retrouvons Mesmar Djeha. Il est dit qu’un jour, Djeha en vendant sa maison, avait émis un vœux : il souhaitait venir de temps à autre, rendre visite à son clou porte bonheur. Les visites devinrent récurrentes et le nouveau propriétaire agacé au plus point finit par craquer. Il se vit contraint de vendre sa maison mais nul ne voulant l’acheter, il fut obligé de la revendre à Djeha pour une modique somme. Ainsi, de nos jours « Mesmar Djeha» désigne une personne têtue, déterminé, et qui revient incessamment à la charge.
Djeha ne cesse d'inspirer et vivre dans l'imaginaire collectif universel. Le poète de tradition soufie , Idries Shah, lui consacre deux recueils et redonne ainsi une dimension spirituelle et mystique à l’œuvre de Djeha.
Leila Assas
Bibliographie: