Le Ribat correspond en premier lieu à de petites forteresses de protection, construites par les musulmans dés les premiers temps de l’islam en Nord Afrique. Les historiens et spécialistes du Maghreb médiéval s’accordent sur la datation des premiers édifices estimée vers le VIIe siècle. Une période charnière marquée par les rapports de force entre chrétiens et musulmans. Ce sont à proprement parler des mosquées remplissant la double fonction d’édifices cultuels et forts militaires. Les plus anciens seraient ceux de Massa près d’Agadir, et d’Aghmat du Haut Atlas marocain. Bon nombre d’entre eux furent édifiés entre les VII et XIes siècle, dans les deux rives de la méditerranée, consolidant ainsi la conquête musulmane de l’Andalousie. Les plus connus sont le ribat de Monastir (Tunisie) et le ribat Aljezur. Au Maroc, le plus emblématique ribat El Fath donna son nom à Rabat, la capitale économique du royaume.
Le maraboutisme en Algérie
Le patronyme Merabet et ses variantes Ben Merabet, Tamrabet souligne donc l’affiliation nobiliaire à un saint patron (marabout en français) et nous renvoie à la confédération des murâbitûn, principalement des Sanhadja, tribu de l’Adrar mauritanien. Al-murâbitûn ne sont pas à proprement une ethnie homogène mais un ordre religieux et une dynastie éponyme fondée par Abdellah ben Yassin al-Jazouli qui fédéra également des tribaux vassaux. Ces guerriers et mystiques qui ont investi et érigé à leur tour des ribats médiévaux du Maghreb.
Le maraboutisme maghrébin tint une place importante dans la vie quotidienne, en Kabylie, l’ordre maraboutique «imravdhen» fait office d’une entité hégémonique, et gère les conflits au sein du tajmaat (agora du village). D’autres régions de l’Algérie sont également marquées par le pas- sage et l’implantation des marabouts, citons parmi elles ,la Saoura et le triangle Touat-Gourara et Tidikelt ainsi que Touggourt. Ils sont honorés lors des manifestations religieuses et fêtes cultuelles. Le marabout s’est toujours retrouvé corollaire du médecin et du sage. Respecté de son vivant et commémoré à sa mort.
Leila Assas
* les moines-guerriers, expression souvent usitée pour désigner les mystiques du ribat.
Bibliographie :