31 May
31May

L’année 1958 marque un tournant décisif dans l’histoire de la France coloniale. L’avènement de la Ve République dans un contexte agité, autour de la question de l’Algérie française est la résultante directe de La Crise du 13 mai 1958 à Alger. Elle sera marquée par le retour de Charles de Gaulle au pouvoir.

Suite à la remise du Manifeste des leaders de l’AEF (Afrique Equatoriale française) ainsi que de l’AOF (Afrique Occidentale Française), le référendum sur la constitution de la V e République, intègre le droit à l’indépendance des colonies. Seule la Guinée, faisant parti de ce dernier, avait émis un vote négatif et refuse son intégration dans la Communauté Française des anciennes colonies. Cet organisme visant à reformer les rapports de la France, avec les pays en voie de décolonisation, toute en formulant des clauses d’allégeances connues sous l’appellation de Françafrique.

Le « Non » de la Guinée traduit  les aspirations anticoloniales, et confirmet le processus d’autonomisation instauré par le  mouvement nationaliste guinéen dont les idées   furent principalement véhiculées par le Parti Démocratique de Guinée ( PDG), avec à sa tête le charismatique leader, Ahmed Sékou Touré, qui Depuis 1952 œuvrait pour l’indépendance de son pays. Le 2 octobre 1958, la Guinée est indépendante, ce qui  entrainera une cession immédiate des  relations diplomatiques et économiques avec l’ancien occupant. La France coloniale aura duré  67 ans, depuis 1891, période durant laquelle le travail forcé  est instauré et l’exploitation des ressources et richesses du pays furent acheminées vers la Métropole.

«Préférer la liberté dans la pauvreté que la richesse dans la servitude» est la réponse la plus éloquente au régime colonial français. A l’indépendance de la Guinée, le mot d’ordre est la tendance politique socialiste, basée sur le parti unique. Ahmed Sékou Touré  fervent  admirateur de Karl Marx, et partisan du socialisme panafricain, tisse en ce sens des liens avec l’Union des   républiques socialiste soviétique ( Ex, URSS) qui lui octroie des crédits et aides financières .

La politique de Touré n’a pas changé depuis l’indépendance jusqu’à son décès 1984, une rupture franche de toute relation postcoloniale.

Leila Assas

 

Bibliographie :

  • Berstein Serge, Milza Pierre, Histoire de la France au XXe siècle, Complexe, Bruxelles, 1995
  •  Diallo Abdoulaye. Sékou Touré et l’indépendance guinéenne. Déconstruction d’un mythe et retour sur une histoire. In: Outre-mers, tome 95, n°358-359, 1er semestre 2008. 1958 et l’outre-mer français, sous la direction de Yvan Combeau. pp. 267-288.
  • Illustration: https://www.visionguinee.info/2016/05/24/sekou-toure-avait-beaucoup-de-respect-pour-le-general-de-gaulle-confie-hadja-andree-toure/
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