De l’utopie, à la réalité géopolitique
Dans un contexte plus contemporain, cette question fut posée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et s’est vue concrétisée à travers la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui a été adoptée le 10 décembre 1948 (pour commémorer son adoption, la Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre). A noter que cette même année, était marquée par un fait historique majeur : la création de l’Etat d’Israël, dont l’une des conséquences se traduit par l’exode des palestiniens lors de la Nakba palestinienne* du 15 mai 1948.
Ratifiée par 50 états, membres de l’Organisation des Nations Unis (ONU), la Déclaration Universelle des Droit de l’Homme (DUDH), rédigée principalement par le juriste français René Cassin, s’inscrit dans une idéologie inspirée fortement de la Révolution française de 1789 ; et qui repose sur des fondamentaux « d’une éthique à caractère universel* ». Elle a pour principaux axes, le maintien de la paix entre les nations, le respect des droits et de l’intégrité physique et morale individuelle, et collective.
Cependant, des problématiques telles que la question des colonies et des territoires placés sous tutelles se posent très rapidement; mettant ainsi en exergue au moment de son adoption l’accès au droit à l’auto-détermination. Le monde occidental fait face aux impasses liées aux droits sociaux, culturels et économiques que pose la DUDH.
En effet, le caractère non exécutoire* de la Déclaration souligne ses carences, comme l’affirme le professeur Karel Vasak, auteur d’un texte intitulé : la réalité juridique des droits de l’homme dont voici une bribe : « Notion moderne d’une réalité fort ancienne, les droits de l’Homme pris, dans leur ensemble n’ont pendant longtemps que médiocrement intéressé le juriste. Fortement contaminée par la politique ». La mise en place d’organes et d’entités juridiques, tels que la Cour International de Justice ne garantie pas expressément une application optimale et systématique des articles stipulés dans la dite charte, dont L’article 1er précise pourtant : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Il faut attendre le milieu des années cinquante, pour que le processus de libération de plusieurs pays, dont l’Algérie relance le débat à propos de la notion de l’auto-détermination. La reconnaissance officielle du GPRA comme représentant de la cause algérienne par l’ONU, le 20 décembre 1960 marque le début d’un discours international favorable à l’indépendance de l’Algérie.
*La DUDH n’a pas d’obligation juridique, et ne dispose que d’une valeur déclarative. Pour y remédier, deux textes complémentaires furent adoptés par la commission des droits de l’homme de l’ONU au cours des années 60/70; et qui ont force obligatoire pour les états signataires.
Leila Assas
Sources :
- Nakba ou Naksa « désastre » termes pour désigner l’exode massif des palestiniennes suite à l’occupation israélienne.
- « D’une éthique à caractère universel* », tiré du Rapport « Notre diversité créatrice » de l’ONU /UNESCO
- Hommes et libertés (revue de la Ligue des droits de l’homme), numéro spécial consacré au 50ème cinquantenaire de Déclaration universelle des droits de l’homme (N°101), 1998.-
- Kare1 Vasak – Les dimensions internationales des droits, Manuel destiné à l’enseignement des droits de l’homme dans les universités Ed, Snoeck-Ducaju & Fils, Gand (Belgique) ISBN 92-3-201477-7 @ Unesco 1978
- INTRODUCTION HISTORIQUE AUX DROITS DE L’HOMME , © Collège Universitaire Henry Dunant
- M.- A. Lagrange et T. Virculon, « Reflexions sur 17 ans de présence de l’ONU en Républlique Démocratique du Congo », notes de l’IFRI, avril 2016.
- https://memoria.dz/ao-2013/guerre-liberation/l-onu-reconnait-lalg-rie-le-droit-lautod-termination